NOTA.  158       cours 4                                                                                                                         

Magnésium Rôles : Second cation divalent intracellulaire et alcalin, le magnésium (Mg) est surtout concentré dans les noyaux des cellules où il contribue à la stabilité hélicoïdale de l’ADN et l’ARN.

 Notre organisme en contient environ 25g et près de 60% se situe dans l’os, le Magnésium extra osseux est intracellulaire, dont 25% se trouvent au niveau du tissu musculaire et 1% du magnésium contenu dans l’organisme est extracellulaire.

 Ainsi, les taux sériques en magnésium ne sont pas représentatifs du stock de l’organisme.

Il est le cofacteur de plus de 300 systèmes enzymatiques impliqués dans le métabolisme des nutriments (la glycolyse, le métabolisme des lipides et des protéines, le métabolisme de l’ATP et des 52 seconds messagers intracellulaires).

Il est nécessaire à la formation de substrats et à l’activation d’enzymes.                                          

Le glutathion, un antioxydant important, se synthétise grâce au magnésium.                         

De plus, il a un rôle structurel dans les os, les membranes cellulaires (liaison aux phospholipides membranaires) et les chromosomes.

Il participe au transport actif d’ions tels que le potassium et le calcium à travers les membranes cellulaires.

Son rôle régulateur sur les systèmes de transport ioniques influe sur la conduction des impulsions nerveuses, la contraction musculaire et la régulation du rythme cardiaque.

De plus, les systèmes de signalisation cellulaire utilisent le Mg pour la phosphorylation des protéines et la formation de l’Adénosine Monophosphate cyclique (AMPc) intervenant dans de nombreux processus.

Les processus de cicatrisation et les mécanismes de défense immunitaire sont influencés par la migration de cellules générées par les taux extracellulaires de Ca et Mg.

Il favorise l’entrée du potassium dans les cellules et freine celle du sodium.

Le Mg lutte ainsi contre la rétention hydrosodée intra-cellulaire et ainsi contre l’hypertension. Il freine également la pénétration intracellulaire du calcium et du fer et possède une activité vasodilatatrice et hypotensive par inhibition des canaux calciques.

le calcium comme le magnésium, interviennent en binôme dans la contraction musculaire. En effet, les entrées et sorties de calcium au niveau cellulaire permettant la contraction et le relâchement du muscle, sont régulées par le magnésium. C’est pour cette raison que sa carence peut provoquer une hyperexcitabilité musculaire. Autrement dit, des crampes et des tremblements.

La présence équilibrée de calcium et de magnésium au niveau neuronal permet une réponse musculaire adaptée à l’intensité de l’effort. Cet impact du magnésium dans le système neuromusculaire entraîne une réaction en cascade sur de nombreux systèmes de l’organisme. C’est ainsi que ce minéral a aussi un impact sur la digestion. En effet, il agit sur les muscles lisses du système digestif, sur le système cardiovasculaire et sur la contraction cardiaque.

. Il a été attribué au Mg une activité « cardioprotectrice » s’avérant utile en cas d’angine de poitrine.

En effet, le Mg participe à l’activité de la Δ-6 désaturase dans la chaîne respiratoire microsomiale convertissant l’acide linoléique en acide γ-linolénique (GLA ; 18:3 n-6), précurseur des autres acides gras polyinsaturés de la famille des oméga-6.

Il favorise ainsi la production de prostaglandines vasodilatatrices et antiagrégantes plaquettaires.

Il pourrait alors jouer un rôle dans la pathogenèse des maladies cardio-vasculaires. Des études ont été réalisées pour mettre en évidence le rôle du magnésium au niveau des récepteurs à l’insuline.

Ce minéral facilite l’activité de ce récepteur, donc la pénétration du glucose dans la cellule. La carence en Mg augmente l’insulinorésistance et favorise de ce fait le diabète de type 2.

Ainsi, bien qu’il ne soit pas possible d’affirmer actuellement qu’une supplémentation en magnésium présente un effet thérapeutique bénéfique sur les patients atteints de diabète de type 2, le fait de corriger des déficits existants en magnésium peut améliorer le métabolisme du glucose et la sensibilité à l’insuline chez les diabétiques.

Une diminution du risque de diabète de type 2 pourrait être associée à une alimentation riche en magnésium. Le magnésium diminue l’hyperexcitabilité et toute carence se caractérise alors cliniquement par de la fatigue accompagnée d’hyperexcitabilité (agitation, contractures, crampes musculaires, spasmes, tremblements, crispation et anxiété) et de paresthésies.

Il possède également une activité relaxante des muscles en inhibant la libération d’acétylcholine à la jonction neuro-musculaire. Le Mg équilibre l’activité des neurotransmetteurs et possède une activité antidépressive légère chez la souris par stimulation des récepteurs sérotoninergique 5-HT1A et 5-HT2A/2C, noradrénergique α1 et α2 et dopaminergique D1 et D2 (58).

Quant à son activité calmante, elle est notamment due à la stimulation des récepteurs GABA-A à benzodiazépine.

En bref, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) qui fournit des avis scientifiques, a confirmé que l’apport nutritionnel en magnésium contribue :

- à l’équilibre des électrolytes ;

- au métabolisme normal de production d’énergie ;

- au fonctionnement normal des muscles y compris du cœur ;

- à une fonction nerveuse normale ;

-  à la division normale des cellules ;

- au développement normal des os et au maintien des os en bon état ;

-  à maintenir les dents en bon état ;

-  à la synthèse normale des protéines ;

- à des fonctions psychologiques normales ;

- à la réduction de la fatigue et de l’asthénie.

L’étude française « SU.VI.MAX » (1997) montre que 18% des femmes et 23% des hommes ont des apports en magnésium inférieurs aux ANC. Ils constituent alors des groupes à risque important de déficit.

Dans l’étude du Val-de-Marne, on note que chez les adultes, 12 % des hommes et 40 % des femmes se situent à des niveaux inférieurs à 2/3 des apports conseillés.

D’après les conclusions de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) publiées en 2005, 84 % des hommes et 91 % des femmes en France, ont des rations qui n’atteignent pas les ANC.

Ceci s’explique par une diminution de l’apport énergétique et au mode de vie ainsi que par les habitudes alimentaires et l’utilisation de produits plus raffinés.

Déficits : les déficits en Mg peuvent être liés à un surmenage, une gestation, la pratique intensive d’un sport, la prise de contraceptifs oraux, un alcoolisme chronique ou des désordres intestinaux et ou rénaux.

Ces situations engendrent alors une hyperexcitabilité neuromusculaire qui peut se caractériser au niveau clinique par une tétanie, une spasmophilie, une fibrillation musculaire (mouvement incontrôlé de la paupière) et des crampes.

Des signes neuropsychiatriques peuvent également être présents avec une tendance à la dépression, une fatigue généralisée et une apathie.

Le stress est un véritable cercle vicieux puisqu’il tend à accroître la fuite rénale du magnésium et un faible taux sanguin en magnésium favorise le stress.

D’autres part, certains médicaments sont à l’origine d’hypomagnésémie par perte rénale (aminosides, thiazidiques, cisplatine, furosémide, calcium hydrochlorothiazide et ciclosporine A).

Son rôle ubiquitaire dans le métabolisme explique la difficulté à trouver des marqueurs spécifiques de sa déficience et il n’existe pas de consensus sur les moyens d’évaluation du statut en Mg.

La détermination des taux plasmatiques et érythrocytaires de Mg ne montre des anomalies que lors de carence relativement importante.

Apports conseillés : 6mg/kg/jour qui doivent être majorés de 40mg/jour au cours de la grossesse, et de 30mg/jour au cours de la lactation.

Sources alimentaires (teneur pour 100g) : On trouve du magnésium dans le son de blé (600mg) et le cacao (410mg). Les graines oléagineuses et fruits secs en sont riches également : les graines de tournesol (354mg), les graines de soja (280mg), les amandes (255 mg) et les noix de cajou (267 mg). Sarrasin et farine complète (251mg), quinoa (210mg), haricots secs (160mg), céréales complètes, pain complet (90mg) et certains fruits de mer en contiennent également (bigorneaux).

Certaines eaux minérales constituent aussi une source intéressante d’apport magnésique :

Hydroxydase® (243mg/L), Hépar® (119mg/L), Contrex®(110mg/L) (18). 30 à 50 % du Mg alimentaire est absorbé et il l’est principalement au niveau de l’intestin grêle.

Cette absorption est freinée par les phosphates présents dans la ration alimentaire, les phytates, les graisses saturées, les phtalates présents dans les emballages plastiques, les pyrophosphates, les sorbates et l’EDTA (acide éthylène diamine tétra-acétique) utilisés comme chélateurs pour la conservation des plats cuisinés.

Parmi les interactions avec d’autres nutriments, il semblerait que des doses élevées en zinc (140mg/jr) diminueraient la capacité d’absorption du magnésium par l’organisme.

La prise simultanée de fluor et de sel de magnésium pourrait entraîner une chélation.  A l’officine, le recours à un complément en Mg (de 300 à 400mg/jr) peut être intéressant dans les cas de :

- troubles de l’attention et de la concentration ;

 - troubles liés au stress ;

- troubles anxieux (anxiété passagère, trac…) ;

- troubles de l’humeur (dépression saisonnière, troubles dépressifs avec anxiété) ;

- troubles du sommeil (insomnie de réveil précoce lié au stress, ou d’endormissement) ;

- prévention de certains troubles cardiovasculaires ;

- prévention du diabète de type 2 ;

 - symptômes du syndrome prémenstruel.

Les associations à conseiller au magnésium sont la vitamine B6 (1 à 2mg/jr) et la taurine (100 à 400mg/jr) pour une action synergique. La vitamine B6 permet une meilleure captation du magnésium par les tissus et réduit la magnésurie.

Sous forme de supplément, le magnésium pourrait réduire l’absorption de certains antibiotiques (nitrofurantoïne, famille des tétracyclines) et bisphosphonates.

L’accélération du transit ne s’observant que pour des terrains prédisposés, une insuffisance rénale avérée est la seule contre-indication à la supplémentation.

Compte tenu de l’homéostasie rénale, des apports pharmacologiques plus importants qu’une supplémentation de 350mg/jour en plus des ANC peuvent être sans conséquence nocive. (Source Hall archives ouvertes.)                                                                                                             

Fin du Nota.

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