NOTA.  161         cours 4                                                                                                                                                          

Le 2 Notas suivant à propos du fer sont particulièrement longs mais particulièrement intéressants et importants pour bien comprendre la nécessité d’être très prudent avec l’usage des compléments alimentaires qui contiennent du fer ou encore avec les aliments « enrichis » en fer. Ne soyez pas déstabilisé par certains termes techniques qui deviendront pour vous avec le temps, familiers et accessibles.                                                                                                                                                       

Le Fer.                                                                                                                                                                      

Rôles : l’organisme d’un homme adulte renferme entre 4 et 6 g de fer. Il existe sous deux formes : le fer héminique (70%) et le fer non héminique (30 %).

Le fer héminique (incorporé dans la structure de l’hème) entre dans la constitution de l’hémoglobine des hématies (60 % du fer total), de la myoglobine des muscles et des enzymes hémoprotéiques.

Le fer non héminique est présent dans certaines enzymes et correspond aux formes de transport (via la transferrine) et de réserve du fer (ferritine).

Le fer joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques. Indispensable à la synthèse d’hémoglobine (nécessaire à l’oxygénation des tissus) et à la myoglobine (protéine du muscle permettant de stocker l’oxygène), il est aussi nécessaire à la fabrication d’enzymes impliquées dans la synthèse de l’ADN.

Il participe également au transport des électrons par les cytochromes pour synthétiser l’ATP mitochondrial. Il intervient également dans le transport des électrons en tant que cofacteur des oxydoréductases, des monooxygénases (enzyme de synthèse de L-dopa, de sérotonine) et de dioxygénases (nécessaires à la synthèse de L-carnitine) ainsi que de plusieurs peroxydases.

L’EFSA a confirmé que l’apport nutritionnel en fer (par l’alimentation),  a des bienfaits démontrés sur la santé et contribue à :

-  la formation normale des globules rouges et de l’hémoglobine ;

- au transport de l’oxygène dans l’organisme ;

-  un métabolisme normal de production d’énergie ;

- un bon fonctionnement du système immunitaire ;

- un développement cognitif normal et à une bonne fonction cognitive ;

- la division normale des cellules ;

- la réduction de la fatigue et de l’asthénie.

Le fer est important pour le bon développement cérébral, en effet, l’anémie ferriprive de l’enfant est associée à des perturbations du développement des fonctions cognitives.

Carences : L’OMS considère que la carence en fer constitue le trouble nutritionnel numéro 1 dans le monde. A un stade avancé, la carence en fer peut entraîner une anémie diagnostiquée par une réduction du taux d’hémoglobine.

La carence modérée en fer, répandue dans les populations des pays industrialisés, qui retentit sur l’hématopoïèse sans perturbation marquée de l’hémoglobine manque d’information claire.

Parmi les symptômes on évoque : une réduction de la capacité physique à l’effort, des crampes musculaires, une diminution des performances intellectuelles, une difficulté à la concentration, une moindre résistance aux infections, des perturbations au cours de la gestation, des anomalies de la thermogenèse avec de la frilosité, une peau sèche, des cheveux cassants)

Apports conseillés : Les ANC chez l’homme représentent 9mg/jour et 16mg/jour chez la femme non ménopausée.

Chez la femme enceinte, les besoins sont tellement élevés que l’alimentation seule ne pourrait les couvrir et que la complémentation médicamenteuse précoce semble souhaitable.

La dose limite de sécurité fixée par la CSHPF est de 28 mg/jour.

Reconnue par des critères biologiques fiables, la déficience en fer est présente chez 30% des jeunes enfants, 15% des adolescents et 10% des femmes en âge de procréer selon l’étude Val-de-Marne.

Selon l’étude INCA 2, les consommations en fer sont en moyenne de 14,7mg/j pour l’homme adulte et de 11,6mg/jr chez la femme.

Sources alimentaires : le fer héminique est retrouvé dans le boudin noir (15mg/100g), le foie de porc, le pigeon, les viandes blanches et rouges.

L’alimentation carnée représente 20% du fer ingéré. Il est beaucoup mieux résorbé par l’organisme sous cette forme car le noyau héminique est absorbé tel quel par la muqueuse intestinale.

Le fer non héminique, quant à lui, est présent dans le jaune d’œuf (7mg/100g), les légumes, le pain, les haricots blancs (7,7mg/100g), les lentilles, les huîtres, les amandes, les abricots secs ou le chocolat. Sous cette forme, le fer doit être accompagné de certains nutriments pour être bien absorbé tels que la vitamine C.

Cette dernière convertit et maintient le fer ferrique en fer ferreux.

Le calcium, le thé, le son et les céréales complètes non raffinées bloquent son absorption. Il est à noter que le fer non organique, minéral, médicamenteux, est non seulement mal absorbé mais peut aussi être dangereux en générant des radicaux hydroxyles s’il est pris alors que la ferritine n’est pas trop basse.

Hors prise de compléments alimentaires riches en fer, le risque d’effet délétère d’un apport trop élevé en fer est faible sauf dans le cas d’une pathologie particulière, l’hémochromatose (homozygote).

Des études épidémiologiques rapporteraient néanmoins une incidence plus élevée de maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et de cancers digestifs en parallèle avec des apports élevés en fer. (Source Hall archives ouvertes.)                                                                                                                                                     

 Fin du Nota.

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