NOTA. 31                                                                                                                                                   

L’intestin grêle fait 6 à 8 mètres de long et le gros intestin 1,5 mètre. Si l’on tient compte de la bordure en brosse des entérocytes, l’intestin grêle atteint déplié une surface de 600 m2 (Minaire et coll. 1990). C’est pour cette raison que l’intestin grêle monopolise à lui seul 70 à 80 % du système immunitaire de l’organisme grâce à une concentration de cellules lymphoïdes disséminé le long de sa muqueuse. On y trouve des macrophages, des lymphocytes T et lymphocytes B. On y recense aussi des cellules M et des immunoglobulines A (IgA).

Le système immunitaire intestinal porte aussi le nom de GALT (Gut Associated Lymphoid Tissue).                                                                                                                                                               

La muqueuse intestinale est très fragile car son épaisseur n’est que de 1/40ème de millimètres, plus fin qu’une pelure d’oignon. On comprend mieux la nécessité de ne pas l’altérer par des dysbioses intestinales (ou déséquilibre de la flore intestinale) qui pourront occasionner des processus inflammatoires ou une hausse de toxines pouvant porter atteinte à son intégrité.                     

N’oublions pas comme on l’a déjà vu, que l’augmentation de la porosité de la muqueuse due à son altération va provoquer toutes sortes de pathologies à distance plus ou moins graves par l’intoxication du sang et de la lymphe. La muqueuse un peu comme un accordéon présente de très nombreuses excroissances de 0,1 à 0,8 mm de haut, nommées « villosités » -, qui signifie en latin touffe de cheveux - séparées par des parties plus creuses nommées « cryptes ».

L’intestin grêle possède :

1) - une flore dominante (la plus abondante ; soit 10 à la puissance 9 à 11 bactéries, essentiellement des bacilles gram positif). On parle aussi de flore de fermentation qui est présente dès la seconde partie de l’intestin grêle  - qui se nomme l’iléon et représente 2/3 de l’intestin grêle -, puis s’étend du côlon ascendant ou droit jusqu’au côlon transversal, avec un maximum d’activité au niveau du caecum qui est la première partie du côlon - la première partie de l’intestin grêle se nomme le jéjunum et représente 1/3 de l’intestin grêle -.                                                                                                                                                                                                                                                                 

Selon Claude Lagarde, docteur en pharmacie et biologiste, les micro-organismes concentrés dans le caecum sont capables de synthétiser de nombreuses vitamines K et B  (B5, B8 B9 et B12.). Cette synthèse permet à l’organisme de résister ponctuellement à des carences éventuelles. On retrouve ici la fameuse vitamine B12 dont certaines personnes - comme différents végétaliens ou végans, mais pas tous... ! - affirment que le corps n’est pas capable de synthétiser.

Les bactéries de la flore intestinale sont aussi capables de sécréter de nombreuses enzymes comme les amylases, cellulases, protéases, lactases etc. L’alimentation naturelle et équilibrée surtout par l’apport d’aliments vivants comme les crudités légumes, fruits, ou plantes, apportent des enzymes nutritives qui vont participer à la propre digestion des aliments auxquels ils sont incorporés.  En cas de manque, l’organisme peut avoir recours aux enzymes digestives issues des bactéries de la flore intestinale comme on vient de le voir. Ou encore en sollicitant le foie ou le pancréas pour leurs synthèses, mais au détriment d’autres fonctions réalisées normalement par ces organes.

La flore dominante encore appelée flore de fermentation s’oppose à la prolifération des bactéries pathogènes. C’est pour cela qu’on considère, que les bactéries de la flore intestinale ont un effet « barrière » qui permet de s’opposer à l’implantation et à la multiplication de bactéries potentiellement pathogènes venant de l’extérieur.

Cette flore est composée de bactéries lactiques et des bifidobactéries qui assurent la fermentation acide des glucides complexes non digérés (polysaccharides, fibres).                                                                                                                                                       

Claude Lagarde, docteur en pharmacie et biologiste, précise à propos de la fermentation :                         

« Ce métabolisme est à l’origine de la libération de gaz carbonique et d’acides organiques tels que les acides acétiques et lactique qui en abaissant le pH intestinal, limitent le développement de la flore de putréfaction. Par ailleurs cette dégradation enzymatique permet à l’organisme de disposer de nutriments utiles en cas d’apports alimentaires insuffisants. Les acides organiques synthétisés peuvent en effet être assimilés et utilisés comme source d’énergie via une voie métabolique spécifique : le cycle de Krebs. »

 

Suite de la composition des différentes flores que l’on trouve au niveau intestinal :

2) - une flore sous-dominante (moins abondante ; soit 10 à la puissance 8 à 10 bactéries dont des streptocoques, des colibacilles et des entérocoques)

3) - une flore de passage extrêmement polymorphe (nombreuses formes ou variétés)

À la naissance les êtres humains naissent axéniques c’est-à-dire dépourvus de bactéries. Mais dès les premiers instants de la vie, on assiste à la genèse d’une flore microbienne qui va s’étaler tout le long du tube digestif du bébé. La qualité de cette flore est étroitement liée à l’environnement bactérien à la naissance du nouveau-né, mais aussi à la nature des flores anales et vaginales maternelles ainsi que l’alimentation de la maman.                                                                                                                               

Fin du Nota.

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