NOTA-69
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A part quelques informations scientifiques, ce Nota reste très accessible. Sa lecture permet de prendre conscience des graves erreurs que l’on peut commettre à son insu concernant la vitamine D, si importante pour l’organisme.
Informations proposées par Claude Lagarde, docteur en pharmacie et biologiste.
- « Transporté dans le sang via la DBP (Vitamin D Binding Protein), la vitamine D (D2 ou D3) sous l’action d’hydroxylases, est transformée au niveau hépatique en 25 (OH) D (à demi-vie de 3 semaines, représentant le statut vitaminique d’un individu) puis au niveau rénal en 1,25 (OH) 2D ou calcitriol, forme active -(à demi-vie courte 4 heures) véritable hormone stéroïde.
Celle-ci passe dans le sang, va se lier à son récepteur VDR dans le cytosol des cellules cibles - plus de 36 répertoriées à ce jour - La régulation de ce système se fait par le contrôle de la concentration de l’hormone 1,25 (OH) 2D. »
Commentaire :
Lorsque l’on sait que quasiment toutes (pour ne pas dire toutes... !) les maladies chroniques, neurodégénératives et auto-immunes sont favorisées par un emballement des processus inflammatoires, l’importance d’un taux suffisant en vitamine D prend toute son importance.
Une crème solaire d’indice de protection 15, absorbe 99 % des UVB et diminue de 99 % la synthèse de pré-vitamine D3 dans la peau.
À 70 ans la quantité de 7-déshydrocholestérol (pré-vitamine D3) cutanée n’est plus que de 25 % par rapport au jeune adulte. La vitamine D liposoluble est stockée dans les cellules adipeuses. Aussi l’obésité est associée avec un déficit en cette vitamine. Fin du commentaire.
Autres informations importantes
On estime que l’exposition au soleil peut procurer de 80 % à 90 % de la vitamine D requise. Une simple exposition (sans écran solaire) des mains, des avant-bras et du visage pendant 10 à 15 minutes (à la latitude de Toronto) entre 11 h et 14 h, à raison de 2 ou 3 fois par semaine, suffirait à assurer un apport adéquat à un adulte en bonne santé, d’avril à octobre environ.
Ceci est une moyenne : la durée d’exposition nécessaire pour obtenir suffisamment de vitamine D dépend aussi du type de peau, de l’intensité des rayons (index UVB), et du taux basal de vitamine D dans le sang.
Par exemple, les personnes à la peau foncée, celles qui s’exposent avant 11 h ou après 14 h, celles qui utilisent systématiquement de la crème solaire et celles qui habitent sous des latitudes plus nordiques doivent s’exposer plus longtemps, ou plus souvent, pour obtenir un apport adéquat en vitamine D.
Les personnes à la peau foncée doivent s’exposer de 3 à 5 fois plus longtemps que les autres. Étant donné que l’exposition prolongée aux rayons solaires peut entraîner le cancer de la peau, les experts recommandent l’emploi d’écrans solaires avec un indice de protection solaire d’au moins 15 dès que l’on s’expose durant plus de 15 minutes. Source « Passeportsanté.net »
Paradoxe
Le fait de suivre trop scrupuleusement les conseils relatifs au cancer de la peau en évitant complètement le soleil ou en utilisant systématiquement de la crème solaire contribue à une carence en vitamine D dans la population. Et paradoxalement la carence en vitamine D, peut contribuer à l’apparition de certains cancers, car comme on l’a vu plus haut la vitamine D, lorsqu’elle est présente en quantité suffisante dans le sang, contribue à moins de cancers. Source « Passeportsanté.net »
Autres informations importantes (suite)
Au-dessous de 65 ans, pour améliorer son statut en vitamine D, on peut s’exposer au soleil aux beaux jours jusqu’à une dose érythémale minimale (MED) qui donne une légère coloration rosée à la peau 24 heures après l’exposition et apporte de 10 000 à 25 000 Unité Internationale par jour de vitamine D. Mais les réserves faites en été sont généralement épuisées entre septembre et octobre et sous la plupart des latitudes, il n’y a aucune production de vitamine D en hiver.
De nombreux experts sur la base d’insuffisance généralisée en cette vitamine recommandent en absence d’exposition solaire adéquate la prise de 800 à 1000 UI/jour pour les enfants et les adultes de tout âge. Des doses plus élevées peuvent être requises en cas de malabsorption, obésité et autres causes qui conduisent à la destruction de la vitamine D (Holick, 2008). Les experts de « l’endocrine society » recommandent de 1500 à 2000 UI/ jour pour les adultes, 600 à 1000 UI pour les enfants et adolescents entre 1 et 18 ans.
L’Académie Nationale de Médecine estime elle aussi que les recommandations officielles actuelles (200 à 400 UI/jour) sont insuffisantes et s’aligne sur les données des experts, sauf pour les plus de 50 ans où elle préconise de 1000 à 1500 UI/jour c’est-à-dire de 50 à 70 ans.
Et plus de 1500 UI/ jour au-dessus de 70 ans. Cette supplémentation doit se faire uniquement par voie orale. Il est conseillé de ne pas avoir recours aux cabines de bronzage. (Salle, 2012).
Source Anne Gailhard -biologiste ; Particia Balard - Docteur en Science.
Suite des informations pouvant favoriser la carence en vitamine D.
- Certains troubles d’absorption intestinale, de même que certaines maladies, comme la mucoviscidose (fibrose kystique) ou la maladie cœliaque, peuvent entraîner un déficit en vitamine D.
- Il semble que la capacité de l’organisme à absorber ou à synthétiser la vitamine D diminue avec l’âge.
- Selon les récentes recommandations de l’Endocrine Society, les personnes souffrant d’obésité ont des besoins accrus en vitamine D, car la graisse corporelle séquestre une partie de la vitamine D,
Source : « Passeportsanté.net »
Recommandations.
Source GEMV (Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal)
http://www.gemvi.org/congres-session-56.php
« Il est légitime de se poser la question d’un éventuel surdosage. La vitamine D est en effet potentiellement toxique. Un excès de vitamine D a pour conséquence une augmentation de l’absorption intestinale du calcium. La tendance hypercalcémique qui en résulte freine la sécrétion de la parathormone, aussi appelée hormone parathyroïdienne (PTH) ce qui augmentera la calciurie avec des risques rénaux potentiels (lithiase, néphrocalcinose).
L’étape suivante sera caractérisée par une hypercalcémie, parfois très sévère, surtout si la fonction rénale est altérée. Cette situation est néanmoins rare. Les différentes revues de la littérature concernant les cas d’intoxications à la vitamine D, n’ont jamais montré de signes d’intoxication pour des concentrations de 25OHD < 150 ng/mL.
Plusieurs études ont par ailleurs démontré que des doses journalières de vitamine D largement supérieures aux ANC (plus de 4000 UI/J) sont sans conséquence sur la calciurie ou la calcémie Cependant, une étude récemment publiée a montré un risque plus important de chutes, surtout au premier trimestre, chez des patientes âgées ayant reçu une dose massive (500.000 UI en une prise) de vitamine D, par rapport au placebo.
Les valeurs de référence de la 25OHD doivent donc définir le statut vitaminique D optimal.
Dans nos laboratoires, nous les appelons valeurs « souhaitables ». Elles sont de 30 à 80 ng/mL (soit 75 à 200 nmol/L). La limite supérieure a été choisie arbitrairement pour être suffisamment éloignée de la zone de toxicité potentielle. Étant attentif à la littérature scientifique (abondante), nous n’excluons pas que ces valeurs souhaitables puissent « évoluer » en fonction des données publiées.
Par ailleurs, nous n’indiquons (surtout) pas sur nos feuilles de résultats, les valeurs retrouvées dans une population apparemment en bonne santé car cela peut être très perturbant pour le clinicien prescripteur. Une supplémentation en vitamine D peut se faire sur une base quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Elle s’effectue en fonction des taux de départ observés chez le patient :
- Si la 25OHD est < 20 ng/mL, on partira d’une dose de charge de 100.000 IU et puis 25.000 UI par semaine ou 100.000 UI par mois pour arriver à une dose totale de 400.000 UI.
- Si les taux de départ sont < 30 ng/mL, la dose de charge reste la même, mais la dose totale sera de 200.000 UI.
Ensuite, les taux doivent être maintenus au-dessus de 30 ng/mL avec des doses quotidiennes de 800 à 2000 UI/jour (ou équivalent mensuel). Le contrôle des taux peut raisonnablement s’envisager après 3 mois, avant la prise de la dose. Ensuite, un contrôle annuel afin de vérifier la bonne observance du patient peut s’envisager. »
Commentaire
Un soin particulier devra être apporté aux « compléments alimentaires » utilisés pour compenser la carence en vitamine D. En effet, certains adjuvants plus ou moins toxiques sont présents dans certains produits, donc à proscrire. Fin du commentaire.
Fin du Nota.